Construction d’une maison unifamiliale passive

Braine-Le-Château – 2015

Photographe: Nicolas Da Silva Lucas

• #Nouvelle construction
• #Passif

Chaque mission est une aventure pour un architecte.
Celle-ci restera sans doute celle des «premières»; première commande majeure à titre personnel, première maison «passive massive», première maison en briques, première toiture à doubles pentes et premier règlement de lotissement.
D’emblée, le terrain, situé dans le fond d’un lotissement des années soixantes, frappe par son caractère atypique. Au Nord, des vues fuyantes vers les champs, à l’Est, une petite forêt en contre-bas du terrain, au Sud, un sentier communal offrant un recul supplémentaire pour mieux s’ouvrir sans gêner le futur voisin, à l’Ouest, des voisins imposants vu la configuration de la rue, du relief et des prescriptions du lotissement. Ensuite, l’assiette principale du terrain se trouve cinq mètres plus bas que la rue, il s’agira donc d’un vrai travail avec le terrain afin de s’intégrer au mieux dans l’environnement direct du projet.
La première intuition retenue consiste à implanter la maison perpendiculairement à la rue, ceci afin d’offrir une orientation Sud à la longue façade et donc à la plupart des pièces de la maison.
Ensuite, il s’agit d’un travail important de la coupe afin de trouver le juste gabarit.
A rue, pour dialoguer avec les quelques maisons déjà en place.
Des gabarits importants de l’autre coté de la rue sont opposés à des maisons enterrées de notre coté de la rue, ceci étant dû notamment à leurs implantations parallèles à la voirie.
L’idée est aussi d’éviter d’avoir une façade trop imposante à l’Est coté jardin.
Ce travail de la coupe sera indispensable pour intégrer l’important programme du client tout en gardant un volume raisonnable.
Rapidement les fonctions connexes (garage, cave, réserves) sortent du volume principal afin d’en limiter sa taille. Ce volume secondaire sera la limite bâtie en façade nord, en retrait du volume principal.
En coupe, l’entrée se fait à mi-hauteur du volume, en mezzanine sur le séjour. Le rez-de-chaussée accueille un sas d’entrée avec vestiaire ainsi que 3 chambres et leurs sanitaires.
Légèrement encastré dans le talus, le rez-de-jardin englobe, dans un espace d’un seul tenant, un bureau, un espace de jeux, le séjour, la salle à manger et la cuisine. En suivant la déclivité naturelle du terrain, la dalle de sol partitionne cet espace selon les fonctions. La hauteur sous plafond varie pour offrir un maximum de lumière naturelle au plus profond des espaces.
Dans les combles se trouvent un atelier, un grenier ainsi que les extensions des chambres enfants via un système de mezzanines.
Dès l’entrée, intervient la notion de parcours et de vues cadrées sur le paysage.
Les 3 niveaux d’habitation sont rassemblés autour d’un vide central qui crée une distance entre l’entrée et les chambres, offre une double hauteur au séjour et intègre la cage d’escalier.
Le traitement des façades se veut sobre, en répondant avant tout aux besoins en lumière naturelle et de vues.
Une attention particulière a été portée au travail de la brique. Première expérimentation du matériau, de nombreuses recherches et tests ont été réalisé afin de trouver le bon mélange de briques, le bon appareillage et les détails qui soutiendront la volonté d’un volume simple, sculpté pour éviter une massivité trop importante.
A rue, le volume est creusé pour installer un porche d’entrée, coté jardin ce même procédé permet de créer une terrasse comme un prolongement de la salle à manger.
L’épaisseur des façades exprime le caractère passif du projet.
Chaque mission est une aventure, celle-ci fut belle, intense et enrichissante.