Baulers, Brabant Wallon – 2018
Photographe: Nicolas Da Silva Lucas
J’ai visité cette ancienne ferme en compagnie des clients en vue de les conseiller sur un achat potentiel.
Le bâtiment est bien situé, en pleine campagne, à proximité du centre ville de Nivelles et proche d’un Ravel, les clients sont des cyclistes convaincus.
Le terrain, bien orienté est grand et pourra accueillir leur projet de verger et potager.
Ils visent à terme une auto-suffisance en fruits et légumes.
Le projet a consisté à réactiver l’ancienne ferme composée de différents volumes adossés ou indépendants dans un projet global de rénovation passive des lieux.
Les clients ont souhaité que la rénovation se fasse au moyen de matériaux naturels.
Pour aller plus loin dans leur sens, nous leur avons proposé d’intégrer les principes de l’économie circulaire, en récupérant sur l’existant tout ce qui peut l’être et en important un maximum de matériaux récupérés avant d’envisager l’achat de nouveaux matériaux.
Énergétiquement, l’objectif du projet est de réaliser le bâtiment le plus autonome possible en énergie avec le moins de rejets.
En terme de programme, le projet propose une maison uni-familiale trois chambres ainsi qu’un gîte deux chambres.
L’habitation doit intégrer une cuisine professionnelle qui pourra accueillir des ateliers de formation autour de l’alimentation et la conservation des aliments. C’est également là que sera « transformée » la production du jardin.
Dès le départ, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les maîtres de l’ouvrage qui se sont investit pleinement dans le projet et dans sa réalisation.
Sans cet investissement commun, nous n’aurions peut-être pas pu traverser les différents écueils rencontrés.
Pour commencer, nous avons dû nous battre auprès de l’urbanisme qui ne voulait pas entendre parler d’une isolation par l’extérieur (« une question de principe »). Or, c’était indispensable au projet pour atteindre le standard passif.
Nous y sommes parvenus mais du temps était passé.
Nous avons alors proposé aux clients de scinder le projet en deux phases ;
une première a consisté dans la rénovation complète des combles en appartement temporaire pour les propriétaires.
la seconde phase s’est concentrée sur les étages inférieurs et les façades du bâtiment.
L’aménagement du gîte fait l’objet d’une troisième phase en auto-construction qui va bientôt commencer.
Après l’urbanisme, c’est le COVID qui venait pimenter le planning des travaux, notamment avec l’indisponibilité de nombreux matériaux.
Grâce à une bonne collaboration entreprise / maître de l’ouvrage / architecte, nous avons pu trouver des alternatives disponibles dans le respect de nos exigences qualitatives, environnementales et budgétaires.
Le chantier a pu continuer sans interruption.
Parallèlement au chantier, les clients ont mené des opérations de déconstruction méthodique des volumes non conservés (ancienne laiterie et garage). L’objectif était d’injecter directement les matériaux récupérés dans la rénovation ; briques de terre cuite, seuil en pierre bleue, carreaux de ciments, poutrelles acier, …
La seconde phase des travaux visait à ouvrir les espaces vers l’extérieur, connecter les deux volumes conservés (corps de logis et porcherie adossée) et enfin réaliser l’enveloppe isolante (dalle de sol, façades).
A l’origine, l’entrée du bâtiment se faisait au centre de la façade rue.
Moyennant la déconstruction d’un garage, nous avons créé une entrée distincte sur chaque pignon. A l’Est pour le gîte, à l’Ouest pour l’habitation. Ceci permet d’activer les deux pignons et offre une intimité à chaque entité.
Le gîte s’organise sur deux niveaux, un espace de vie au rez et deux chambres avec sdb à l’étage.
Nous avons évité le coût d’une nouvelle cage d’escalier en dédiant l’accès existant rez/premier au gîte, la suite de l’escalier est réintégrée dans l’habitation pour accéder aux combles où se trouvent la suite des chambres et des sanitaires.
La nouvelle entrée de l’habitation se fait via la cour existante qui agit comme lieu de rencontre avec le voisinage.
On pénètre dans l’ancienne porcherie, un sas avec sanitaire et un atelier de cuisine professionnelle occupent le rez. Le pignon entre les deux volumes a été largement ouvert afin de connecter les différentes fonctions de l’habitation.
Dès l’entrée dans l’habitation, on perçoit la cuisine/salle à manger familiale, un demi-niveau plus haut avec sa grande ouverture sur le paysage.
De la cuisine, une vue en diagonale est créée vers le séjour à l’étage.
Le trait d’union entre toutes ces fonctions est un nouvel escalier qui mène jusqu’aux chambres de l’habitation.
Notre attention s’est portée sur l’éclairage naturel de chaque espace et la création de vues vers le paysage environnant.
La cuisine s’ouvre généreusement vers le jardin plein Sud et le potager.
Une terrasse fera la jonction avec ce jardin.
Pour chaque matériau mis en oeuvre, une réflexion a été menée afin d’utiliser des matériaux naturels tout en restant dans un budget réaliste.
Isolation en laine de bois, en liège ou en verre recyclé selon les usages, les châssis passifs ont été fabriqués en Belgique, le bois de l’escalier a été débité à quelques kilomètres du chantier et réalisé par un menuisier local. Toutes les portes ont été récupérées sur le bâtiment existant ou sur d’autres chantiers.
La plupart des revêtements de sol ont été récupérés ; carreaux de ciment découverts sous une dalle du bâtiment, carrelages et plancher récupérés sur d’autres chantiers.
Les murs ont été recouverts soit d’enduit à base d’argile, soit d’un badigeon à la chaux.
Les cloisons ont été réalisées au moyen de plaques de plâtre recyclé et isolées avec les chutes d’isolation de la toiture.
Tous les mobiliers de cuisine ont été récupérés également.
Un système de ventilation double flux avec récupération de chaleur a été mis en place, deux toilettes sèches ont été installées, deux citernes récupèrent les eaux pluviales du bâtiment pour la lessive et l’arrosage du grand potager.
Une installation photovoltaïque recouvre la toiture. Pour moitié il s’agit de panneaux récupérés par le client sur une autre habitation, le solde étant composé de nouveaux panneaux.
Le seul point de chauffe de l’habitation est une cuisinière à bois.
Son efficacité a pu être testée lors de la période de gel de janvier, les clients m’ont confirmé qu’il faisait bon dans leur habitation.
Cerise sur le gâteau, l’entreprise en charge de la seconde phase des travaux n’était plus en mesure de réaliser le bardage de façade. Il a fallu trouver, en urgence, une entreprise capable de s’en charger. Nous avons pu compter sur l’équipe de menuisiers d’un centre de réinsertion professionnelle. Leur intervention s’inscrivait parfaitement dans la démarche globale du projet.
© Handmade architecture srl
Baulers, Brabant Wallon – 2018
Photographe: Nicolas Da Silva Lucas
J’ai visité cette ancienne ferme en compagnie des clients en vue de les conseiller sur un achat potentiel.
Le bâtiment est bien situé, en pleine campagne, à proximité du centre ville de Nivelles et proche d’un Ravel, les clients sont des cyclistes convaincus.
Le terrain, bien orienté est grand et pourra accueillir leur projet de verger et potager.
Ils visent à terme une auto-suffisance en fruits et légumes.
Le projet a consisté à réactiver l’ancienne ferme composée de différents volumes adossés ou indépendants dans un projet global de rénovation passive des lieux.
Les clients ont souhaité que la rénovation se fasse au moyen de matériaux naturels.
Pour aller plus loin dans leur sens, nous leur avons proposé d’intégrer les principes de l’économie circulaire, en récupérant sur l’existant tout ce qui peut l’être et en important un maximum de matériaux récupérés avant d’envisager l’achat de nouveaux matériaux.
Énergétiquement, l’objectif du projet est de réaliser le bâtiment le plus autonome possible en énergie avec le moins de rejets.
En terme de programme, le projet propose une maison uni-familiale trois chambres ainsi qu’un gîte deux chambres.
L’habitation doit intégrer une cuisine professionnelle qui pourra accueillir des ateliers de formation autour de l’alimentation et la conservation des aliments. C’est également là que sera « transformée » la production du jardin.
Dès le départ, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les maîtres de l’ouvrage qui se sont investit pleinement dans le projet et dans sa réalisation.
Sans cet investissement commun, nous n’aurions peut-être pas pu traverser les différents écueils rencontrés.
Pour commencer, nous avons dû nous battre auprès de l’urbanisme qui ne voulait pas entendre parler d’une isolation par l’extérieur (« une question de principe »). Or, c’était indispensable au projet pour atteindre le standard passif.
Nous y sommes parvenus mais du temps était passé.
Nous avons alors proposé aux clients de scinder le projet en deux phases ;
une première a consisté dans la rénovation complète des combles en appartement temporaire pour les propriétaires.
la seconde phase s’est concentrée sur les étages inférieurs et les façades du bâtiment.
L’aménagement du gîte fait l’objet d’une troisième phase en auto-construction qui va bientôt commencer.
Après l’urbanisme, c’est le COVID qui venait pimenter le planning des travaux, notamment avec l’indisponibilité de nombreux matériaux.
Grâce à une bonne collaboration entreprise / maître de l’ouvrage / architecte, nous avons pu trouver des alternatives disponibles dans le respect de nos exigences qualitatives, environnementales et budgétaires.
Le chantier a pu continuer sans interruption.
Parallèlement au chantier, les clients ont mené des opérations de déconstruction méthodique des volumes non conservés (ancienne laiterie et garage). L’objectif était d’injecter directement les matériaux récupérés dans la rénovation ; briques de terre cuite, seuil en pierre bleue, carreaux de ciments, poutrelles acier, …
La seconde phase des travaux visait à ouvrir les espaces vers l’extérieur, connecter les deux volumes conservés (corps de logis et porcherie adossée) et enfin réaliser l’enveloppe isolante (dalle de sol, façades).
A l’origine, l’entrée du bâtiment se faisait au centre de la façade rue.
Moyennant la déconstruction d’un garage, nous avons créé une entrée distincte sur chaque pignon. A l’Est pour le gîte, à l’Ouest pour l’habitation. Ceci permet d’activer les deux pignons et offre une intimité à chaque entité.
Le gîte s’organise sur deux niveaux, un espace de vie au rez et deux chambres avec sdb à l’étage.
Nous avons évité le coût d’une nouvelle cage d’escalier en dédiant l’accès existant rez/premier au gîte, la suite de l’escalier est réintégrée dans l’habitation pour accéder aux combles où se trouvent la suite des chambres et des sanitaires.
La nouvelle entrée de l’habitation se fait via la cour existante qui agit comme lieu de rencontre avec le voisinage.
On pénètre dans l’ancienne porcherie, un sas avec sanitaire et un atelier de cuisine professionnelle occupent le rez. Le pignon entre les deux volumes a été largement ouvert afin de connecter les différentes fonctions de l’habitation.
Dès l’entrée dans l’habitation, on perçoit la cuisine/salle à manger familiale, un demi-niveau plus haut avec sa grande ouverture sur le paysage.
De la cuisine, une vue en diagonale est créée vers le séjour à l’étage.
Le trait d’union entre toutes ces fonctions est un nouvel escalier qui mène jusqu’aux chambres de l’habitation.
Notre attention s’est portée sur l’éclairage naturel de chaque espace et la création de vues vers le paysage environnant.
La cuisine s’ouvre généreusement vers le jardin plein Sud et le potager.
Une terrasse fera la jonction avec ce jardin.
Pour chaque matériau mis en oeuvre, une réflexion a été menée afin d’utiliser des matériaux naturels tout en restant dans un budget réaliste.
Isolation en laine de bois, en liège ou en verre recyclé selon les usages, les châssis passifs ont été fabriqués en Belgique, le bois de l’escalier a été débité à quelques kilomètres du chantier et réalisé par un menuisier local. Toutes les portes ont été récupérées sur le bâtiment existant ou sur d’autres chantiers.
La plupart des revêtements de sol ont été récupérés ; carreaux de ciment découverts sous une dalle du bâtiment, carrelages et plancher récupérés sur d’autres chantiers.
Les murs ont été recouverts soit d’enduit à base d’argile, soit d’un badigeon à la chaux.
Les cloisons ont été réalisées au moyen de plaques de plâtre recyclé et isolées avec les chutes d’isolation de la toiture.
Tous les mobiliers de cuisine ont été récupérés également.
Un système de ventilation double flux avec récupération de chaleur a été mis en place, deux toilettes sèches ont été installées, deux citernes récupèrent les eaux pluviales du bâtiment pour la lessive et l’arrosage du grand potager.
Une installation photovoltaïque recouvre la toiture. Pour moitié il s’agit de panneaux récupérés par le client sur une autre habitation, le solde étant composé de nouveaux panneaux.
Le seul point de chauffe de l’habitation est une cuisinière à bois.
Son efficacité a pu être testée lors de la période de gel de janvier, les clients m’ont confirmé qu’il faisait bon dans leur habitation.
Cerise sur le gâteau, l’entreprise en charge de la seconde phase des travaux n’était plus en mesure de réaliser le bardage de façade. Il a fallu trouver, en urgence, une entreprise capable de s’en charger. Nous avons pu compter sur l’équipe de menuisiers d’un centre de réinsertion professionnelle. Leur intervention s’inscrivait parfaitement dans la démarche globale du projet.
© Handmade architecture srl